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Sophie Gaucher, "Reliefs"
du 29 juillet au 30 août 2009
Présentation
« Sophie Gaucher trace et accumule des objets qu’elle quitte en les branchant les uns sur les autres. Souvent un membre ébauche avant d’être achevé le départ d’un autre. Et intimement on ressent comme une évidence cette possibilité chimérique de la pousse d’un pied au sommet du crâne, d’un siamois dans son dos…
Dans l’espace atterré, ses formes résistent doublement : d’une part elles ont résisté aux mécanismes d’accumulation qui les ont créées et agrégées – et qui peuvent sans cesse les détruire –, d’autre part, elles résistent à l’absence de cadre, au vide immense qui les entoure. Elles sont toutes à égalité devant ces puissances du vide, qu’elles s’étendent sur des murs entiers ou qu’elles soient quasiment inaperçues de la taille d’un pouce.
Son travail dit aussi ou révèle quelques unes des puissances de l’attente et du vide : ses formes sont postées sur les passages invisibles du temps ou de certaines tensions fantastiques. A ce titre, elles sont empreintes des signes de ces puissances, qu’elles convoquent ou conjurent. Il est question dans son travail de durée, d’étendue, de latence de la forme.
Il y a de l’aventure à vivre dans l’infime ou l’inaperçu. Sophie Gaucher le rappelle à la manière d’un enfant qui aurait conquis l’attention des adultes oublieux des secrets des premières années, ce monde étonnant qui peut être rappelé en un instant par un dessin, et où on se préoccupe de l’avenir des poussières ou de l’assemblage d’un détail de construction. Que ses regards se posent sur le détail insignifiant de notre quotidien, il en ressort indifféremment, et avec une apparente candeur, une orgie ou une scène de chasse, un mutant ou un bonhomme esseulé…"
Stéphane Lami-Rousseau et Jean Lamort