du 30 mars au 15 mai 2011
Présentation
Arnaud Aimé
"Arnaud Aimé se réapproprie subtilement l’imagerie pop (dans le sens de culture populaire) quotidienne, et scientifique. Il en extrait des images archétypiques ou des éléments symboliques qu’il combine et déforme pour créer un bestiaire fait d’humains (majoritairement des enfants), d’animaux et d’objets, digne d’un freak show ou des archives du Docteur Caligari. Ses dessins, souvent de grand format, plongent le spectateur dans un monde interlope. Les personnages qui y apparaissent, corps ou fragments anatomiques, flottent souvent sur la feuille blanche, dans une absence de paysage, de perspective ou même de plan. L’extrême précision du trait, dans la définition des contours, en particulier des visages, aux orbites souvent creusées, accentue la rigidité des personnages, qui semblent parfois issues de vieux albums photo ou de la galerie de cire du Musée Tussauds. "
Anne Faucheret
http://www.arnaudaime.com
Antoine Miserey
"Antoine Miserey envisage le rapport entre le dedans et le dehors à travers l’interface de la caméra et par extension de l’œil (celui de l’artiste et celui du récepteur), sous l’angle du rapport entre soi, le monde extérieur et l’image de soi qu’on y projette. Ses vidéos fonctionnent selon un système complexe de repères, de mémoires, de conjectures, de récits à voix multiples et de répétitions, issues de la collection, de la dissection et de l’agencement de légendes urbaines, de clichés culturels, de narrations intimes et d’expériences personnelles. Elles créent un espace mental où les images bougent et se superposent, s’effacent, réapparaissent, constamment. On y visionne des endroits réels (massivement Paris), fantasmés (intimes, psychanalytiques), tout comme des clichés imagiers et philosophiques, brouillés."
Anne Faucheret
http://antoinemiserey.free.fr
Arnaud Bergeret
"Les travaux d’Arnaud Bergeret tracent de manière plus directe le rapport entre la réalité et sa représentation filtrée et formatée à travers les media, s’attachant plus particulièrement au format du journal. Dans Cela va être long et difficile, pour lequel il a intégralement réécrit au crayon à papier les 102 pages du n°335 d’artpress, il ajoute une épaisseur artisanale, anthropologique et critique à l’édition originale. Il renoue par là – ironiquement – avec la fonction des copistes au temps des incunables de conserver et transmettre l’héritage intellectuel, mais aussi avec des pratiques artistiques fondées sur l’épuisement d’un geste dénué d’autonomie (Roman Opalka). Disposé sur un socle accompagné de gants, le travail invite à être manipulé, feuilleté et usé – jusqu’à l’effacement des signes copiés. Jeune Garçon (date ?), est une sculpture représentant une figure anthropomorphe grise, assise sur un socle et tendant la main au visiteur. Le schématisme des contours et des traits du visage, qui manifestent un statisme presque naïf, contrastent avec son attitude engageante. Il évoque à la fois une figure archéologique et la figuration prototypique de l’humain de la plaque de Pioneer. C’est en s’approchant que la surface révèle ses strates et la sculpture la matière première dont elle est extraite : le papier journal, que l’on peut feuilleter sur la sculpture comme on feuilletterait un flipbook. Les milliers d’informations brassées sont condamnées au mutisme, happées par la nouvelle fonction de leur support (le papier)."
Anne Faucheret
Vestibule Partie #1 : Over Yonder
Philippe F. Roux et Nicolas Juillard
Les artistes présenteront indépendamment de nouvelles pièces, actuellement en cours de réalisations.
Tout deux travaillant le son, de manières différentes tant par leurs approches que par les médias utilisés.
Philippe F. Roux
Poursuivant ses investigations sur le réel et ses descriptions, Philippe F. Roux présente trois nouvelles œuvres qui ont en commun le son. Le son-événement de la sculpture "Shape, three tweeters", le son pré-texte du "Live pour les cailloux" realisé depuis 1997 et le son-langage de "sonogramme : Voix de synthèse décrivant un événement".
http://www.philippefroux.com
Nicolas Juillard
Le travail de Nicolas Juillard pourrait se résumer à une rencontre avec le son, mais une rencontre qui rassemble deux tendances de l’art contemporain. L’assimilation d’une culture « low » : tête de mort, cire des vinyles, larsen… Et l’utilisation de transpositions purement physiques, voire synesthésiques : la parole en vent, en lumière, la météo en variations sonores. Au fil des travaux, cette conjonction a créé un vocabulaire matériel et affectif singulier : silo, bunker, meubles sonores, anémomètre de chantier, haut-parleurs… Autant d’éléments qui, soutenus par une technologie avouée, définissent un style propre. L’évocation d’un underground rêvé.
La recherche et la manipulation technique d éléments sculpturaux créent souvent des pièces ouvertes. Le public, mais aussi d’autres artistes, peuvent intervenir sur ces dernieres qui relèvent plus de la plate-forme que de l’esthétique relationnelle.
Corentin Hamel
http://nicolasjuillard.free.fr/