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agnès geoffray
du 6 décembre 2012 au 13 janvier 2013
Présentation
Le souhait de rester attentif et curieux à la jeune création a conduit Antoine de Galbert à créer un espace, le vestibule, présentant des expositions à un rythme de quatre à six semaines.
A tour de rôle, les membres de l’équipe de la maison rouge qui le souhaitent y proposent des artistes à découvrir. Agnès Geoffray est invitée par Stéphanie Molinard, chargée des publics et de la programmation culturelle.

Le travail d’Agnès Geoffray explore le potentiel fictionnel de toute image. La charge dramatique qui traverse l’ensemble de son œuvre ne tient pas à la saisie d’un « instant décisif », mais au contraire à la convocation de références conscientes ou inconscientes, de rémanences, de geste latents, d’évènements esquissés, inspirés d’images intimes ou officielles, de faits divers ou de faits historiques… qui ébranlent la perception des scènes présentées. L’univers familial se fait ainsi menaçant dans l’aura bleutée de la série Nights, où les silhouettes familières deviennent des spectres inquiétants aux pupilles opalescentes.
Les visages dissimulés de Veiled, aux échos surréalistes, rendent visible et sculpturale l’impossibilité du portrait comme projet de dévoilement psychologique. Dans son film Interview ou comment mes parents sont morts… comme dans sa dernière série, Incidental gestures, Geoffray sonde l’ambiguïté entre réalité et fiction, et interroge en filigrane le statut du médium photographique, ses principaux usages sociaux et les falsifications qui en découlent.
Travaillant à partir d’images préexistantes, l’artiste opère des retouches pour souligner la violence latente d’une scène banale ou réparer un outrage historique : ses manipulations ouvrent ainsi un espace de suspension, où le simulacre brouille les frontières entre image-trophée et image-témoignage.
Aux frontières du poétique et du prosaïque, les images de Geoffray tendent vers un « lyrisme documentaire ».

Agnès Geoffray vit entre Bruxelles et Paris. Elle a été pensionnaire et à la Rijksakademie à Amsterdm (2002-2003) et à la Villa Médicis à Rome (2011). Elle a exposé dernièrement au Casino du Luxembourg, au Kunstveiren de Heidelberg, au Witte de With à Rotterdam et aux Rencontres Photographiques d’Arles. Deux ouvrages sur son travail ont été publiés aux éditions de la Lettre Volée, Ultieme Hallucinatie et Profond silence. Les photographies d’Agnès Geoffray font partie des collections publiques du Fond National d’Art Contemporain.

www.agnesgeoffray.com